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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 17:22

Une des causes majeures de mal-être et de dépression dans notre société est la confusion entre amour et dépendance.

 

Encore une fois, tous les messages sociaux (chansons, publicité, discours politique, économique, idées reçues) nous martèlent sans arrêt cette même litanie : l'amour c'est l'attachement. Combien de fois entend-on "sans toi, je ne peux pas vivre" dans les chansons actuelles ? Ou, ce qui revient au même "ma vie ne vaut rien sans toi", "donne moi une raison d'exister", "tu es tout pour moi", j'en passe et des pires. Dans les films ou les romans a l'eau de rose, combien voit-on de personnes désespérées quand elles ne trouvent pas l'amour ou quand l'être qu'elles aiment les abandonnent, ou quand leur amour n'est pas réciproque ?

 

amour-et-dependance.jpg

 

Il faut se détacher de toutes ses images. Il faut cesser de confondre l'amour et l'attachement, l'amour et la dépendance. L'amour ne doit être qu'un moyen de s'épanouir, pas une drogue, ou un refuge, ou une condition sine qua non au bonheur. Pourquoi ? tout simplement parce que vous ne controlez pas les sentiments des autres et que rien n'oblige la personne que vous aimez, à vous détestez, à vous abandonner, à se détacher de vous petit à petit. Vous ne pouvez pas faire dépendre votre bonheur des sentiments d'un autre.

 

Cette dépendance a plusieurs origines, on peut citer, entre autres :

 - origine physique : la rencontre avec une personne et les premiers temps d'une relation créent des décharges d'hormones du plaisir qui crée l'accoutumance. C'est la version chimique de l'amour : la personne que vous aimez stimule la création d'hormones du plaisir, vous donnant envie de la revoir plus souvent, d'être tout le temps avec elle, de la voir de plus en plus.

- l'habitude : l'être humain est un être d'habitude. Une fois qu'il a acquis une façon de penser, un mode de vie, un mode de relation, il s'y complait pour rester dans un certain confort psychologique. Attention, cela ne veut pas dire que ce confort est synonyme de bien être. Combien voit-on de personnes rester avec leur conjoint ou leur conjointe juste parce que "c'est comme ça" alors qu'ils souffrent manifestement de cette relation ?

 - le besoin d'être reconnu. On a souvent tendance à estimer notre valeur personnelle en fonction du regard des autres. D'où notre besoin de voir l'autre nous aimer. En gros, si l'autre nous aime, c'est que nous valons quelque chose et s'il ne nous aime pas ou plus c'est que nous ne valons rien.

 - La culpabilité ou le besoin de justice : "il doit m'aimer autant que je l'aime", "elle m'aime tant, je lui dois bien de l'aimer un peu aussi", "j'ai gaché toute ma vie pour lui, il DOIT rester avec moi" ou "il a gaché sa vie pour moi, je lui dois bien de rester avec lui". Ces phrases montrent que derrière la dépendance à l'autre se cache deux sentiments nevrotiques classiques : la culpabilité ou le besoin de justice.

 - la pression sociale : "ma mère aime bien ma copine", "je ne peux pas me séparer de ma femme, nous avons des enfants à élever", "si je change encore de copain, on va penser que je suis une pute", "j'en ai marre de passer ma saint valentin seul", etc... Toutes ces phrases (entendues) montrent à quel point la pression peut être forte pour nous obliger à rester avec l'autre... même si nous ne sommes pas heureux ainsi.

 

Toutes ces causes sont bien sur complètement absurdes.

 - On ne se laisse pas dominer toutes sa vie par des hormones et les addictions, quelles qu'elles soient, sont synonymes de négation de soi, de perte de soi dans la répétition absurde.

 - Les (mauvaises) habitudes sont faites pour être changées. Rien n'est jamais inscrit dans le marbre en terme de choix de vie. Il est toujours temps de faire marche arrière ou de changer de direction. Il est toujours temps de prendre un nouveau départ.

 - Le bonheur nécessite de se détacher de l'approbation et de la reconnaissance des autres. Vous ne pourrez tirer de satisfaction de l'amour d'autrui que si vous êtes capable de vous aimez vous-mêmes, indépendamment de ce que pensent ou disent les autres.

 - Vous n'avez à vous sentir coupable de rien, redevable de rien. Et l'autre ne vous doit rien non plus. L'amour est librement offert à l'autre, il ne peut se quantifier, et il n'est pas un engagement. Même si vous avez passé un contrat (social devant le maire, ou religieux devant le représentant d'un culte), cela ne changera rien au fait que votre amour et celui de l'autre ne se controle pas. On peut se jurer fidélité pour la vie mais on ne peut pas se jurer de s'aimer pour la vie. L'amour est un contrat que l'on renouvelle à chaque instant et qui peut être caduque à chaque instant.

 - Vous n'avez pas à vous faire dicter votre façon d'agir par des principes absurdes et sans fondements de la société. On peut très bien vivre heureux seul, on peut très bien changer de partenaire, vos relations sentimentales et affectives ne regardent que vous (ni votre mère, ou votre patron, ou votre ex).

 

L'amour n'est pas une entrave, ou une chaine, ce n'est pas un lien de dépendance.  Evidemment cela sous-entend le risque de le perdre. Mais, ce qui est paradoxal, plus on s'accroche à son amour et plus il fuit, tel le sable que l'on sert dans sa paume.  Et cette perte ne doit pas être synonyme de tristesse. Quitter quelqu'un, ou être quitté par quelqu'un, ce n'est qu'une étape dans une vie, un nouveau départ, un nouveau chemin. L'amour, pour être épanouissant, doit être libre.

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