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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 17:39

Pourquoi avons-nous si peur d'etre seul avec nous-mêmes ?

 

Combien de personnes osent partir seules en vacances, aller seules au restaurant ou au cinéma, passer une apres-midi seules au parc ? On nous a inculqué qu'une personne seule était une personne qui a raté sa vie. De nos jours, la réussite se mesure au nombre d'amis sur facebook ou au nombre de soirées auxquelles on est invité. Il parait que si vous êtes célibataires, vous êtes un perdant. Vous pouvez éventuellement avoir une chance de vous rattraper en justifiant votre célibat par la multiplication des partenaires sexuels. Lorsque vous demandez à vos amis ou connaissances ce qu'ils font la semaine prochaine, ils vous font immédiatement la liste de toutes les personnes qu'ils vont voir, chez qui ils sont invités ou qu'ils invitent. Plus subtil encore, mais toujours pour les mêmes raisons : pourquoi avons-nous peur d'un silence dans la conversation ? Pourquoi nous sentons-nous obligé d'allumer la télévision ou la radio, même si on n'écoute pas ce qui passe ?

 

La raison qui vient immédiatement à l'esprit est sociale. C'est une des règles tacites de notre société. Il faut voir le maximum de monde, inviter et être invité, prendre régulièrement des nouvelles et en donner. Ne pas souscrire à cette règle, c'est risquer de s'attirer les foudres des autres, d'être rayés des listes d'amis, d'être regardé comme un urluberlu ou un asociable. Au contraire, multiplier les contacts sociaux, c'est prouver que l'on vaut quelque chose, que l'on a de l'importance, que l'on est quelqu'un de bien, que l'on compte pour les autres. Mais qu'est-ce qui motive cette règle tacite de notre société ?

 

Tout d'abord, nous sommes conditionnés à vivre avec et par le regard d'autrui. En résumé, si personne ne communique avec moi, je n'existe pas. Le regard de l'autre me rassure sur le fait que j'existe, que je fais quelque chose de ma vie, que je suis utile, que j'ai une valeur. Les soirées sont l'occasion d'échanger d'innombrables propos sur le temps qu'il fait, les problèmes économiques, les difficultés au travail, les projets que l'on a pour le futur. A-t-on appris quelque chose à la fin de ces soirées ? A-t-on évolué d'une quelconque façon ? Peu ou pas du tout. Mais ce n'est pas là le but, le but est simplement de se sentir exister, de confronter son opinion et ses valeurs à celles des autres (bien souvent en espérant la voir conforter, on choisit ses amis exprès pour cela d'ailleurs).

 

On voit ici que ce qui importe c'est que l'autre nous donne notre valeur. Etre en groupe, cela permet de ne pas avoir à se poser et à réfléchir sur sa vie, sur ce que l'on est . La solitude, c'est ce qui permet de se retrouver, de faire une introspection, de faire le point sur qui l'on est et ce que l'on veut vraiment. C'est pour cela également que, souvent, on ne supporte pas le silence. Quand la télévision est allumée, le bruit de fond est reposant, il empêche d'avoir à réfléchir. L'être humain recherche la compagnie avant tout pour échapper a l'angoisse existentielle. Lorsqu'il parle de la pluie et du soleil, de ses problèmes de santé ou de son patron qui lui fait des misères, cela lui permet de passer le temps. Cela le distrait d'une réflexion plus profonde sur ce qu'il est et pourquoi il est là.

 

Bien évidemment, une vie épanouie passe par le contact avec les autres, par la communication, par la sociabilité. Il n'est pas question ici de se retirer dans une grotte pour vivre en ermite. Mais prendre conscience que la solitude et le silence sont necessaires, reposants et constructifs, c'est faire un pas de plus vers un épanouissement vraiment profond, qui passe par une meilleure connaissance de soi, une vraie réflexion sur soi et un détachement du regard d'autrui. Faire taire les bruits extérieurs, c'est donner une chance à sa petite voix intérieures de s'exprimer.

 

Il est donc important, de temps en temps, de s'octroyer un moment rien qu'à soi, sans ami, sans famille, sans télévision. Par exemple, une soirée où l'on retrouve la joie du silence, du calme, de la sérénité. On peut aussi, quelquefois, décider d'aller se promener seul, près d'une rivière, dans une forêt, ou un parc. Passer un moment au contact de la nature, seul avec ses pensées. Au début, si l'on n'est pas habitué, cela peut paraître sinistre, voire effrayant. Une espère d'angoisse peut nous envahir, ou un ennui. Mais en peu de temps, on goûte cet ennui, l'angoisse s'apaise et l'on se rend compte que l'on n'a besoin de rien d'autre que soi pour passer un bon moment.

 

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