Notre rapport à la nourriture est très particulier car il tient à la fois de l'activité sociale, du besoin physique et du plaisir psychologique. En combinant ces trois aspects, on obtient, au travers de notre façon de nous nourir, un indicateur assez précis de notre bien-être.
Au départ, l'alimentation est juste une donnée physique. Pour vivre et se développer, notre corps a besoin d'éléments extérieurs qui lui fournissent :
- Les matériaux de base pour sa construction et son entretien (acides aminés pour les muscles, calcium pour les os, fibre pour la digestion, minéraux pour son bon fonctionnement, ...)
- L'énergie pour son activité (protéines, glucides, lipides)
Manger permet d'apporter au corps tous ces éléments via les différents aliments digérés. Il faut donc adapter l'alimentation aux besoin du corps (suivant son âge et l'activité physique principalement).
A cela s'ajoute un caractère culturelle, notre façon de nous nourir étant conditionnée par :
- le mode d'alimentation dans lequel on évolue : pays, régions, nourriture à base de poissons, de viandes, végétarienne...
- la famille dans laquelle on a grandi : "bon vivants", riches, pauvres, maniaque de la nourriture équilibré...
- l'image du corps mis en valeur dans la société : corps filiformes des manequins anorexiques ou ultra musclés et développés des bodybuilders.
Enfin, et ce n'est pas le moins important, vient se greffer un facteur psychologique. Le plaisir oral, est un des premiers plaisir de la vie. Pouvoir lécher, mettre à la bouche, goûter, sucer, avaler, macher représentent quelques unes des principales activités du bébé. C'est par la bouche qu'il s'approprie le monde et ce qui l'entoure, qu'il fait sien ce qui est extérieur. Le rapport à la nourriture est très tôt marqué psychologiquement comme quelque chose d'agréable ou de pénible, de contraignant ou de relaxant. Tout le reste de la vie, on retrouve cet aspect psychologique : certains ne peuvent plus manger ou se font vomir quand ils sont stressés ou déprimés alors que d'autres se goinfrent en période difficile et que d'autres encore mangent continuellement pour combler un manque .
Tous les mal-êtres liés à la nourriture, qu'ils soient passagers (perte de poids en période d'examen par exemple) ou chroniques (anorexie, boulimie entre autre), trouvent leurs origines dans ces trois aspects, souvent combinés entre eux. Bien souvent, lorsqu'une personne prend ou perd anormalement du poids, il est nécessaire de faire un travail à la fois sur son état de santé physiologique (taux d'hormones, manque en vitamines, rétention d'eau, disfonctionnement du foie ou de la thyroïde, ...), ses habitudes alimentaires (repas "sautés", restaurant et nourriture très riches, manque d'activités physiques, déséquilibre dans l'alimention, ...) et enfin son état de santé psychologique (stress, déprime, dépression, frustration, dégoût de la vie, manque affectif,...). Travailler seulement sur un de ses aspects en négligeant les autres est bien souvent inefficace à court ou long terme. Cela explique par exemple l'inutilité des régimes de magazine féminin qui misent tout sur une "recette miracle" du type : ne manger que des protéines.
En conclusion, il est très important de faire un bilan sur son alimentation. Si on se sent trop gros ou trop maigre, si on ne peut s'empecher de manger n'importe quoi n'importe quand ou si on se sent obligé de manger en grande quantité sans jamais être rassasié ou au contraire si on ne peut rien avaler, si l'heure du repas est synonyme de torture, il est temps de faire le point et de comprendre pourquoi. Y réfléchir par vous même ou en discuter avec vos proches, un nutritioniste ou un psy vous permettra de faire émerger des causes plus importantes dont l'alimentation n'est qu'un symptôme et ainsi d'apaiser cette zone de votre vie.
